À PROPOS

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Anne-Laure Boyer travaille sur le croisement entre récit de vie, imaginaire collectif et mémoire des lieux. Avec la photo, la vidéo, la cartographie, la collecte de paroles, d’histoires et d’objets, elle s’emploie à créer des résonances entre les vécus des uns et des autres, pour re-brasser les cartes d’un imaginaire collectif en mouvement perpétuel.

Elle a travaillé en France, en Espagne et au Maroc, dans différentes situations de mutation comme la démolition de logements sociaux, la vie en maison d’enfants, le camp d’internement, et les villages engloutis dans les barrages hydrauliques.

Originaire de Paris et basée à Bordeaux depuis 2006, diplômée de l’école supérieure des arts-décoratifs de Strasbourg, après des études en arts-plastiques à l’Université Paris VIII et à l’Académie des beaux-arts de Brera à Milan, le parcours d’Anne-Laure Boyer s’est construit autour de résidences d’artistes ou de commandes dans des territoires et des milieux spécifiques.

« Il y a des gens qui arrivent et des gens qui partent. Des gens qui s’attachent et se détachent, s’ancrent et s’arrachent. De ces mouvements intimes qui nous lient à un lieu, Anne-Laure Boyer tisse une constellation d’architectures provisoires, de reliques et de maquettes, de trésors, de cabanes. Lieux laissés derrière soi, dans le désir ou l’urgence ou bien lieux minuscules, images mentales, objets symboliques sans cesse réinventés pour se créer, partout, des refuges.(…) Cette attention à ce qui s’édifie et à ce qui s’enterre, à ce que recouvrent les bâtiments et à ce qu’ouvre leur disparition traverse toute son œuvre ; sensible aux politiques sociales et urbaines, à la parole des habitants et à leur place dans l’espace des villes — comment ils s’y logent, comment ils s’inscrivent dans ces lieux qui nous transforment à mesure que nous les façonnons. (…) Réactiver. Ne pas se contenter du souvenir mais permettre aux espaces de muter, de migrer vers un autre coin de la mémoire, plus flottant, plus durable aussi puisqu’ils deviennent des pans entiers de nos fictions intimes. (…) Le processus est, en lui-même, un perpétuel déménagement puisque dans la recherche de l’artiste loge, en filigrane, sa propre quête d’un refuge qui se fabrique dans le dépaysement. »

Hélène Gaudy,
Architectures provisoires, à propos du travail d’Anne-Laure Boyer

crédit photo : Denis Thomas